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MATURITÉ DE MON PEUPLE

L’installation d’Ousmane DIA, est constituée exclusivement de 365 (comme autant de jours de l’année) grands personnage de métal, dans une sorte de mouvement de marche et dont les têtes sont représentées par des chaises. Tout à leur avancée, ces personnages convergent vers l’article 10 de notre Constitution:

« Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public. »

La référence à la Constitution du Sénégal et le choix de cet article ne sont pas le fruit du hasard. Artiste engagé dans la vie sociale et donc politique, de son pays, Ousmane DIA entend magnifier la liberté sinon même l’obligation de s’exprimer.

Mais, homme d’ordre dont la vie helvétique n’a fait que parachever la structuration, et de quelle manière, il insiste sur la dernière partie de la phrase: « […] pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public.»

En convergeant vers cette formule, cette foule de diverses tailles, mais qui a un air d’humanité fraternelle, manifeste et son adhésion à cette vision, et son intention d’en user sans hésitation, mais dans les limites d’auto régulation qui font appel, précisément, à la conscience de soi et de l’autre, de tous les autres, y compris ceux que l’on porte en soi.

La particularité de cette installation que l’effet d’accumulation pourrait rendre oppressante, est qu’elle est « ouverte ».

Œuvre d’art dans laquelle on peut entrer, dans laquelle on peut circuler, dont on peut faire partie intégrante pour converger vers un idéal de liberté, cette installation très forte est tout à la fois à voir et à penser et à pénétrer, faisant du spectateur, sans qu’il en prenne forcément conscience, un acteur, ou mieux, un élément de la construction collective, telle que l’artiste l’a voulue.

Ce n’est pas par hasard s’il l’appelle « La maturité de mon peuple », jouant tout à la fois sur sa maturité artistique d’homme dans la plénitude de sa vie, et en nous faisant la démonstration par les actes, de notre propre engagement sur cette voie, parfois complexe, d’une maturité qui est autant la sienne que la nôtre, individu et collectivité.

Sylvain Sankalé, critique d'art, janvier 2018.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


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